Filmographie
   
   
   
   
Une enfance difficile

Audrey Kathleen Ruston, Audrey Hepburn naît le 4 mai 1929 à Ixelles, une commune de Bruxelles. Elle est la fille unique de Joseph Anthony Ruston, un riche banquier anglo-irlandais, et de la baronne Ella van Heemstra, une aristocrate issue d’une importante famille politique néerlandaise descendant des rois de France et d’Angleterre.( Audrey n’était que très lointainement en famille avec l’actrice Katharine Hepburn ; elles ne s’étaient probablement jamais rencontrées avant qu’Audrey n'accède à la célébrité).


Son enfance n’est guère heureuse, ses parents divorcent alors qu’elle a neuf ans et la guerre éclate en Europe peu de temps plus tard. Audrey a deux demi-frères, Alexander et Ian Quarles van Ufford, issus d’un premier mariage de sa mère. Après que son père les eut abandonnées (un événement qui marquera Audrey à vie), elles déménagent avec sa mère à Londres où la jeune fille fréquente une école privée dispensant une éducation très stricte. La guerre et la violence rythment sa vie et celui de millions d’autres gens… En 1935, après le divorce de Joseph et d’Ella, Audrey et sa mère retournent aux Pays-Bas et s’installent à Arnhem (le grand-père d’Audrey, le baron Aarnoud van Heemstra, fut maire d’Arnhem de 1910 à 1920 et gouverneur du Suriname de 1921 à 1928).



Alors que l’Europe est le centre de la seconde guerre mondiale, Audrey se livre à une passion, la danse classique. En 1939, la guerre éclate et les troupes allemandes envahissent la Hollande. Pour éviter que son nom à consonance anglaise n’attire l’attention des occupants, sa mère lui fait adopter le nom d'Edda van Heemstra, tous ses papiers seront modifiés. En effet, pendant la guerre, être britannique dans une Hollande occupée par les forces allemandes pouvait conduire à l’emprisonnement, voire à la déportation. Mais pour autant, ce pseudonyme ne sera jamais son véritable nom. C’est pendant cette période de guerre qu’Audrey vit ses premières années consacrées au spectacle. Ceci malgré des années difficiles, où Arnhem est ravagée pendant l’opération Market Garden, les restrictions et la famine.

Durant l’hiver 1944, le manque de nourriture, le froid, les conséquences de la guerre altèrent sa santé, la faisant souffrir de dépression et de malnutrition. Le martyre d'Anne FRANCK, sa contemporaine ne cessera de hanter sa mémoire, elle dira que lire son journal aura été comme relire ses propres expériences vues sous son angle à elle. « Cela m'a vraiment détruite, tous les évènements que j'ai vécus, elle les décrits avec une précision inouïe pas seulement ce qui se passait au dehors mais ce qui se passait à l'intérieur d'une jeune fille en train de se muer en femme, tout ça en cage ; elle exprime son épouvantable malheur mais le transcende à travers son amour de la nature, son humanité et sa passion de vivre »



Vers la célébrité



Dès qu’Audrey est capable de se produire sur scène, c’est pour récolter des fonds pour la résistance hollandaise. La guerre sera éprouvante pour la jeune fille, cependant son acharnement et sa passion de la danse la conduisent bien vite au-delà du rêve.


Trois ans après la fin de la guerre, elle part pour Londres avec sa mère, espérant une carrière de danseuse et retrouver son père. Très intelligente, elle parlait couramment anglais, néerlandais, français, espagnol et italien. En 1951, elle commence à décrocher quelques rôles mineurs dans de petits films, sous le nom de Audrey Hepburn. Danseuse quasiment anorexique et paralysée par la timidité, Audrey un peu de mannequinat et de cinéma. A mi chemin du grand monde auquel elle appartenait et d'une pauvreté matérielle obsédante avec toujours l'exemple de l'inflexible vaillance de sa mère. Mais les mannequins n'étaient pas encore des jeunes filles filiformes et elle n'avait rien de commun avec les starlettes qui se mettent au mieux avec les assistants pour réussir. Puis, remarquée par à Monte Carlo, elle est choisie pour interpréter à Broadway le rôle principal de la pièce de celle-ci, "Gigi". Colette dira « Elle est un trésor trouvé dans le sable» . COLETTE venait de vendre les droits pour l'adaptation de Gigi à Broadway et elle avait son mot à dire pour la distribution. Audrey avait déjà un petit bagage. L'écrivain était une puissance, les producteurs de Broadway engagèrent la débutante qui parlait parfaitement anglais et leur avait fait une impression délicieuse Après avoir incarné Gigi sur les planches de Broadway, elle s'impose sans peine dans les studios d'Hollywood.

D’ailleurs dans les années 50, Audrey se fiance à l’industriel James Hanson. Cependant, après avoir prévu la date de la cérémonie et avoir acheté sa robe de mariée, elle décide d’annuler le mariage pour pouvoir se consacrer à sa carrière.
En 1953, on lui offre son premier grand rôle au cinéma dans la comédie romantique "Vacances Romaines", aux côtés de Gregory Peck, film pour lequel elle obtiendra l’Oscar de la meilleure actrice. Le tournage, en Italie, fût pénible : chaleur torride, foule en extérieur, exigences démesurées de WYLER qui se vengeait de n'avoir pu obtenir le technicolor. Les journaux se passionnaient alors pour les déboires sentimentaux de la jolie Margaret d'Angleterre et comme Vacances Romaines traitait du mythe d'une Cendrillon moderne où une princesse s'éprend d'un journaliste en quête du scoop de sa vie, la fièvre des paparazzis était au paroxysme.
Audrey maîtrisa toute l'aventure avec la grâce miraculeuse qui la caractérisait et aujourd'hui Vacances Romaines est bien plus qu'une gentille comédie sentimentale, mais plutôt l'un des repères les plus heureux des années 50 et l'inépuisable symbole de toute la nostalgie qu'elles font ressentir.
Sa carrière est enfin lancée, après Vacances Romaines, elle peut prétendre devenir une grande Star, égaler les meilleures.

Pourtant lorsqu’elle tourne « Vacances Romaines », les canons de beauté des actrices de l’époque se situaient à l’exact opposé de son physique. C’était le règne des belles blondes explosives aux formes généreuses : Marilyn Monroe, Kim Novak, Lana Turner… À l’autre extrême, Audrey illumine l’écran de son charisme : sa silhouette élancée de danseuse, ses cheveux noirs et ses sourcils bien dessinés mettent en valeur ses immenses yeux au travers desquels passent toutes les émotions.
Pour « Vacances Romaines », la costumière hollywoodienne Edith Head lui créée une ligne immédiatement reconnaissable de « rebelle sage » : jupe évasée, chemisier sans manches, foulard et cheveux courts. C’est justement la différence d’Audrey qui la fera atteindre des sommets.
Dès lors, elle ne cessera de tourner avec certains des plus grands acteurs Hollywoodiens tels que Humphrey Bogart, William Holden, Henry Fonda, Fred Astaire ,Gary Cooper, Anthony Perkins, George Peppard, Cary Grant, Albert Finney ou encore Sean Connery.



La Muse de Givenchy

 

Le 25 septembre 1954, Audrey épouse l’acteur et réalisateur américain Mel Ferrer, rencontré lors d’une soirée organisée par Gregory Peck. Tous deux auront un fils, Sean Hepburn Ferrer, né en 1960. Mais en 1968, après quatorze ans de vie commune, ils décideront de divorcer, notamment à cause des relations que Mel entretient avec d’autres femmes et de la romance qu’Audrey a vécue avec Albert Finney.


Toujours en 1954, elle rencontre le couturier Hubert de Givenchy dont elle devient la muse absolue et l’amie. Intemporelle, la petite robe noire toute simple, aux bretelles nouées de "Sabrina "est restée dans toutes les mémoires et s’est déclinée depuis en de multiples variations. Pour "Diamants sur canapé", Givenchy la drape dans un fourreau noir d’une classe invraisemblable : Call-girl au spleen nonchalant, elle séduit le monde entier, un fume-cigarette à la main et son chat sur l’épaule. « Moon River », chanson mélancolique composée par Henry Mancini, fredonnée par une Holly en pantalon corsaire sur un escalier de fer est devenue un classique du romantisme hollywoodien.




D’ailleurs, son amitié avec Hubert de Givenchy l'immortalise en outre comme déesse de la vraie mode, c'est-à-dire du chic indémodable. Sa perfection est un équilibre subtil entre plastique parfaite et beauté de l'âme. Jamais aveuglée par les feux des projecteurs, elle refuse de sacrifier son bonheur familial aux artifices de la gloire, et de grands réalisateurs tels que notamment Visconti ou Hitchcock regretteront de ne pouvoir tourner avec elle.
En 1959, Audrey obtient un nouvel Oscar pour sa prestation dans «Au risque de te perdre».

Deux rôles cependant vont conforter ce statut d’icône de mode. Dans "Drôle de Frimousse" en 1957, elle incarne un jeune modèle qui pose pour un grand photographe joué par Fred Astaire. Le photographe Richard Avedon, présent sur le tournage, a lui même donné des indications pour ce film inspiré par sa propre vie, il a insufflé un style flamboyant aux scènes de séances de pose. Audrey va connaître un autre succès phénoménal dans une comédie musicale ultra stylisée de George Cukor en 1964 : "My Fair Lady" dont le directeur artistique n’est autre que le grand photographe Cecil Beaton. La scène des courses d’Ascot reste encore à ce jour un modèle de graphisme, d’esthétique extrémiste et de perfectionnisme.
Le 18 janvier 1969, Audrey se marie avec un psychologue italien, le Dr. Andrea Dotti, rencontré lors d’une croisière. Tous deux auront un fils, Luca Dotti, né en 1970. En 1982, ils divorceront également, à cause des liaisons d’Andrea avec des femmes beaucoup plus jeunes.
A la fin de son mariage avec Andrea, Audrey rencontre l’acteur néerlandais Robert Wolders. Tous deux vivront ensemble jusqu’à la mort d’Audrey. Les années passées avec Robert seront, pour elle, les plus belles de sa vie.


Ambassadrice de l'UNICEF


Après neuf ans passéent loin des plateaux, Audrey Hepburn consent à tourner "La Rose et la flèche" de Richard Lester en 1979. Malgré les propositions qui affluent de nouveau, la comédienne refuse de relancer sa carrière mais joue tout de même dans "Et tout le monde riait" de Peter Bogdanovich en 1981. Mais Audrey a de nouvelles ambitions...Elle s'implique de plus en plus dans l'humanitaire. Son rôle d'ambassadrice de l'Unicef n'est pas du cinéma et son regard si fascinant à l'écran bouleverse dès lors le monde pour plaider la cause des déshérités et des enfants du Tiers Monde. Jusqu'au bout son élégance aura d'abord été celle du coeur, et Elizabeth Taylor dira «Dieu a désormais à ses côtés le plus merveilleux des anges»
En 1989, elle interprète son dernier rôle au cinéma dans le film "Always" de Steven Spielberg.
A la fin de 1992, Audrey commence se plaindre de douleurs. Elle pense tout d’abord qu’il s’agit d’un virus contracté en Afrique, mais c’est en fait un cancer du côlon. Pendant les quelques mois qui lui restent à vivre, Audrey reste auprès de ses proches, profitant de chaque instant passé avec ceux qu’elle aime. Elle décède le 20 janvier 1993 à Tolochenaz (Suisse) des suites d’un cancer du colon.


Jusqu’à aujourd’hui et pour longtemps, des générations de jeunes actrices admirent Audrey Hepburn et tentent de suivre ses traces sans jamais égaler son élégance. Sa féminité gracieuse, son innocence lumineuse, son instinct infaillible pour la mode, ses mouvements de danseuse lui donnaient un charme irrésistible, unique. Audrey Hepburn avait la classe d'une grande actrice, illuminée parfois d’un sourire solaire, inoubliable. Elle aura imposé un nouveau type de glamour et inspiré des milliers de jeunes femmes.