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Titre original : Gone with the wind Sortie US : 1939 (Première à Atlanta le 15 décembre 1939) Durée : 222 min (3 h 42) Langue : Anglais Selznick International Pictures / Metro-Goldwyn-Mayer Couleur (Technicolor)
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Le CastingClark Gable ... Rhett Butler Vivien Leigh ... Scarlett O'Hara Leslie Howard ... Ashley Wilkes Olivia de Havilland ... Melanie Hamilton Thomas Mitchell ... Gerald O'Hara Barbara O'Neil ... Ellen O'Hara Evelyn Keyes ... Suellen O'Hara Ann Rutherford ... Carreen O'Hara George Reeves ... Stuart Tarleton Fred Crane ... Brent Tarleton Hattie McDaniel ... Mammy Oscar Polk ... Pork Butterfly McQueen ... Prissy Victor Jory ... Jonas Wilkerson Everett Brown ... Big Sam Howard C. Hickman ... John Wilkes Alicia Rhett ... India Wilkes Rand Brooks ... Charles Hamilton Carroll Nye ... Frank Kennedy Marcella Martin ... Cathleen Calvert Laura Hope Crews ... "Pittypat" Hamilton Eddie 'Rochester' Anderson ... Oncle Peter Harry Davenport ... Dr. Meade Leona Roberts ... Mrs. Meade Jane Darwell ... Mrs. Dolly Merriwether Paul Hurst ... Un déserteur Yankee Cammie King ... Bonnie Blue Butler Ona Munson ... Belle Watling J.M. Kerrigan ... Johnny Gallagher Jackie Moran ... Phil Meade Mickey Kuhn ... Beau Wilkes Lillian Kemble-Cooper ... Nourrice de Bonnie à Londres ... |
Equipe du filmD'après le roman de Margaret Mitchell Réalisateurs : Victor Fleming et George Cukor Scénariste : Sidney Howard Producteur : David O. Selznick Musique : Max Steiner Image : Ernest Haller Montage : Hal C. Kern et James E. Newcom Direction Artistique : Lyle R. Wheeler Décors : Edward G. Boyle et Joseph B. Platt Maquillage : Ben Nye et Hazel Rogers Chorégraphies : Frank Floyd et Eddie Prinz Costumes : Walter Punklett Son : Frank Maher Effets spéciaux : Jack Cosgrove et Lee Zavitz |
1861. Un immigrant irlandais, Gerald O'Hara, est installé en Géorgie du Nord. Il est marié à Ellen Robillard de Savannah, descendante d'une des plus grandes familles de l'Etat, et est ainsi entré dans la société très fermée des colons géorgiens. Le couple possède une plantation florissante à Tara et a trois filles : Scarlett, Suellen et Carreen. Scarlett, l'aînée, adore sa mère mais, belle et coquette, elle sait également être pratique et intéressée comme son père, dont elle ne partage pas les qualités de cœur ; ses intérêts passent toujours avant les sentiments.
Courtisée par tous les bons partis du pays, Scarlett n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes, son jeune voisin blond et délicat. Mais celui-ci est épris de sa timide et douce cousine Mélanie Hamilton, qui appartient comme lui à l'aristocratie et avec qui il est déjà fiancé. Scarlett, elle, ne peut se résoudre à perdre Ashley et elle est plus que résolue à le gagner mais à la réception des Douze Chênes, alors qu'elle fête son seizième anniversaire, c'est de Rhett Butler qu'elle retient l'attention... Brebis galeuse d'une vieille famille de Charleston, joueur cynique et coureur de jupons, Rhett est frappé par la beauté de Scarlett ; lui et elle sont de la même trempe, férocement ambitieux et ne reculant devant rien pour parvenir à leurs fins.
Au début de la guerre de Sécession, Scarlett, suite au rejet d'Ashley, épouse sur un coup de tête un jeune homme inconsistant, Charles, le frère de Mélanie Hamilton. Deux mois plus tard, Charles meurt dans un camp d'entraînement militaire et Scarlett se retrouve veuve. Lasse de vivre à la maison et encouragée par sa mère, elle se rend à Atlanta auprès de Mélanie et de sa tante Pittypat Hamilton. Ashley est parti à la guerre, Mélanie est enceinte de lui. A Atlanta, Scarlett revoit Rhett Butler. Celui-ci est en train de faire fortune en commerçant avec le Sud malgré le blocus imposé par les Nordistes. Scarlett, tout comme Rhett, se moque de la guerre et le patriotisme sudiste est le cadet de ses soucis.
Vient le jour où Atlanta est prise et mise à sac par les Nordistes. Rhett aide Scarlett, Mélanie et son bébé qui vient de naître à quitter la ville puis, en route pour la plantation de la famille O'Hara, il les abandonne pour partir lui aussi en guerre, réalisant que la cause est plus importante que ses profits personnels. Il donne un baiser d'adieu à Scarlett et lui confie une arme au besoin.
Arrivée à Tara, la jeune femme y trouve sa mère, morte de la typhoïde, et son père qui a perdu la raison. Les esclaves se sont enfuis, la maison a été pillée, la récolte de coton incendiée. A elle revient la lourde tâche de faire marcher l'exploitation. Ashley revient de la guerre, fatigué, usé, sans énergie ; elle l'héberge. Les Nordistes tentent de s'emparer de la plantation en obligeant la propriétaire à payer des taxes énormes ; Scarlett refuse de s'incliner. Elle est prête à tout pour conserver la propriété de Tara. Démunie, elle n'hésite cependant pas à se faire une robe dans un rideau pour se rendre à Atlanta et retrouver Rhett Butler qui a, depuis leur dernière entrevue, été fait prisonnier. Elle se fait passer pour sa sœur auprès des Yankees et tente alors de le séduire pour obtenir de l'argent. Il la laisse parler mais hélas, il ne peut rien pour elle. Elle repart, vexée.
A mesure que la vie redevient normale à Atlanta, Scarlett s'investit dans le commerce de scies mécaniques de Frank Kennedy, le fiancé de sa sœur, qui deviendra bientôt son deuxième mari à elle. Elle fréquente les officiers Nordistes et emploie de la main d'œuvre pénale. Ce qu'elle veut, c'est gagner de l'argent, ne plus jamais souffrir de la faim et, enfin, conserver son emprise sur Ashley même si celui-ci doit souffrir de cette dépendance.
Après la mort violente de Frank Kennedy (un soir, celui-ci est parti seul venger Scarlett qui s'était fait attaquer dans les bois en effectuant une livraison), Scarlett épouse Rhett. Mais, tout en se sentant attirée par Rhett, c'est, en fait, Ashley, celui qu'elle ne peut pas avoir, qu'elle veut. Bien qu'elle ait un enfant de Rhett et en dépit de l'amour qu'il lui porte, cette obsession, ce désir profond poursuit Scarlett ; leur union en souffre. Finalement, lassé par l'indifférence de sa femme, Rhett se détourne d'elle. C'est seulement après la mort de Mélanie que les yeux de Scarlett se dessillent ; elle comprend, enfin, qu'Ashley aimait profondément Mélanie et qu'elle-même s'est stupidement accrochée à un rêve de jeune fille. Elle voudrait retrouver Rhett mais il est trop tard, il la quitte ; toutefois Scarlett n'est pas femme à s'avouer vaincue...
Dix Oscars en 1940 :
- Oscar du meilleur film pour David O. Selznick
- Oscar du meilleur réalisateur pour Victor Fleming
- Oscar du meilleur scénario pour Sidney Howard
- Oscar de la meilleure actrice pour Vivien Leigh
- Oscar du meilleur second rôle féminin pour Kattie McDaniel
- Oscar de la meilleure direction artistique pour Lyle R. Wheeler
- Oscar du meilleur montage pour Hal C. Kern et James E. Newcom
- Oscar de la meilleure photographie couleur pour Ernest Haller et Ray Rennahan
- Oscar des sciences et techniques : Don Musgrave et Selznick International Pictures
- Oscar spécial : William Cameron Menzies pour l'usage qu'il a fait de la couleur en tant que moyen d'expression dramatique
Cinq autres nominations aux Oscars :
- Nomination de meilleur acteur pour Clark Gable
- Nomination de meilleur second rôle féminin pour Olivia de Havilland
- Nomination de la meilleure musique pour Max Steiner
- Nomination des meilleurs effets spéciaux pour Jack Cosgrove (photographie), Fred Albin (son) et Arthur Johns (son)
- Nomination du meilleur son pour Thomas T. Moulton
- Prix de la meilleure actrice décerné par le New York Film Critics Circle remporté par Vivien Leigh en 1939
- Médaille d'honneur du magazine Photoplay pour David O. Selznick en 1939
- Récompense People's Choice en 1989 dans la catégorie film préféré de tous les temps
- Sortie en France le 20 mai 1950
- Pour un budget avoisinant les 4.000.000 $, le film en rapporta vingt millions durant son exclusivité. En rapportant les recettes au niveau actuel du dollar, Autant en emporte le vent serait le plus gros succès de tous les temps et atteindrait 1.250.000.000 $ ! La Guerre des étoiles (1977, George Lucas) viendrait en deuxième position.
- Vivien Leigh fut payée 25.000 $ pour 125 jours de tournage et Clark Gable 120.000 $ pour 71 jours.
- A cause des lois raciales en vigueur à l'époque en Georgie, Hattie McDaniel n'aurait pu assister à la première du film qui se déroulait à Atlanta le 15 décembre 1939. Ne voulant pas mettre son producteur David O. Selznick en position de défenseur, elle lui envoya une missive le prévenant qu'elle serait indisponible ce jour-là. Cette esprit ségrégationniste très vivace à l'époque ne l'empêcha pas de recevoir en 1940 l'Oscar du Meilleur Second Rôle féminin. Elle devenait ainsi la première artiste noire nominée et récompensée d'un Oscar.
- La dernière phrase de Rhett Butler provoqua des levées de boucliers, d'abord de la part de la censure, ainsi que de plusieurs spectateurs qui auraient préféré une version plus édulcorée. Mais David O. Selznick tint bon et put garder ces fameux derniers mots : "Frankly my dear... I don't give a damn" Par contre, juste avant que Scarlett, enceinte, tombe dans les escaliers, le code de censure ne permit pas à Rhett de lui dire "Maybe you'll have a miscarriage" ("Tu risques de faire une fausse couche"). La phrase fut remplacée par "Maybe you'll have an accident" ("Tu risques d'avoir un accident").
- Dans la scène où Scarlett jure devant Dieu qu'elle ne sera plus jamais victime de la faim, Vivien Leigh devait simuler un haut-le-cœur après avoir croqué un navet encore plein de terre. Sa prestation n'ayant pas été suffisamment convaincante, elle fut doublée pour ce bruit de rejet par Olivia de Havilland.
- Dans la scène où Scarlett avance parmi 1600 Confédérés blessés ou mourants, couchés à même le sol, la moitié seulement fut jouée par de vrais acteurs. Les 800 restants avaient été remplacés par des mannequins, entre autres par souci d'économie.
- Pour un des plans où Scarlett fuit la ville d'Atlanta en flammes, les studios avaient besoin d'un cheval pour jouer Wœbegone, un vieux canasson à l'allure squelettique. Mais celui qu'ils avaient trouvé quelques semaines plus tôt avait repris du poids lorsqu'il fut amené sur le plateau. N'ayant plus le temps d'en trouver un autre, on peignit donc de larges bandes sombres sur ses flancs pour simuler les côtes apparentes.
- L'acteur Cliff Edwards, qui incarne le soldat qui se souvient dans le film, fut en 1940 la voix de Jiminy Cricket dans le Pinocchio des studios Disney.
- Robert Gleckler qui jouait le rôle de Jonas Wilkerson décéda un mois après le début du tournage. On dut alors retourner toutes ses scènes avec son remplaçant Victor Jory.
- Clark Gable ne s'entendit pas avec George Cukor qui quitta officiellement le tournage le 13 février 1939, malgré la déception de Vivien Leigh et Olivia de Havilland. Ce grand directeur d'actrices partit ensuite sur le projet de Femmes (1939), au casting exclusivement... féminin. On peut compter parmi les scènes qu'il réalisa le retour de Mme O'Hara à la maison, la prière du soir à Tara, la préparation de Scarlett et Mammy pour le barbecue, Scarlett en robe de veuve qui essaye un nouveau chapeau et l'incendie d'Atlanta. C'est Clark Gable toujours qui imposa Victor Fleming avec qui il avait déjà travaillé sur La Belle de Saïgon (1932), La Sœur blanche (1933) et Pilote d'essai (1938). Le réalisateur commença le 1er mars mais s'écroula, épuisé, le 27 avril. Remplacé par Sam Wood, il reprit le 17 mai. Mais il y aura désormais pour le soulager trois équipes de réalisation : la sienne, celle de Wood et celle du directeur photo William Cameron Menzies. D'autres exécutants participèrent également à l'œuvre. Fleming en aurait réalisé au final 55%, Wood et Menzies 15% chacun et Cukor 5%.
- Le tournage de l'incendie d'Atlanta, très délicat et dangereux à tourner, ne tolérait aucune erreur. Devant le gigantisme des flammes, les habitants de Culver City monopolisèrent les lignes téléphoniques pour prévenir les secours que la MGM prenait feu. Les décors de King Kong (1933, Merian C. Cooper et Ernest B. Schœdsack), du Jardin d'Allah (1936, Richard Boleslawski) et du Petit Lord Fauntleroy (1936, John Cromwell) servirent entre autres de combustible à la scène. Le studio utilisa pour la tourner les sept seules caméras Technicolor existant à Hollywood.
- Le choix de l'anglaise Vivien Leigh pour interpréter Scarlett ne fut pas sans provoquer quelques remous. Comment pourrait-elle comprendre au plus près les motivations de cette fière Sudiste, s'insurgeait-on. Le Sud pourtant n'eut pas les plus mauvaises réactions qui préférait à tout prendre une Anglaise à une "Yankee". Vivien Leigh d'ailleurs s'était imprégnée du rôle en lisant le roman ainsi que plusieurs livres sur la guerre de Sécession.
- Le casting pour trouver l'interprète idéale de Scarlett devint une véritable affaire d'état. 1400 actrices furent entendues, 400 furent rappelées pour une lecture et 90 passèrent des essais, la plupart sous la direction de George Cukor qui devait réaliser le film. Bette Davis, Lana Turner, Jean Arthur, Carole Lombard, Claudette Colbert, Susan Hayward et Joan Bennett entre autres s'étaient présentées. Peu de temps avant le début du tournage, les deux favorites restaient Katharine Hepburn et Paulette Goddard. Mais David O. Selznick demeurait septique et le tournage devait absolument commencer. On ouvrit le bal le 10 décembre 1938 par le tournage de l'incendie d'Atlanta où Scarlett fut jouée par une doublure. Ce serait pendant ces premières scènes que le frère de David O. Selznick, imprésario de son état, lui présente enfin Vivien Leigh.
- Le nom de Clark Gable pour jouer Rhett Butler s'imposa très vite aux yeux de tous. Mais l'acteur était sous contrat avec la Métro-Goldwyn-Mayer et David O. Selznick hésita à négocier avec son propre beau-père Louis B. Mayer. Il céda pourtant à la pression populaire et Clark Gable signa le 25 août 1938. En homme d'affaires avisé, Louis B. Mayer n'avait pas oublié d'exiger en échange 50% des bénéfices ainsi que les droits de distribution. Il prenait quand même en charge la moitié du financement.
- Le rôle de Rhett Butler fut également proposé à Gary Cooper, il l'a refusé énergiquement en déclarant que Gone with the wind serait le plus grand flop de l'histoire d'Hollywood et qu'il était heureux que Clark Gable ait le rôle et pas lui.
- Le roman de Margaret Mitchell faisait l'objet de toutes les rumeurs avant même sa parution. Mais en acheter d'ores et déjà les droits comportait un risque pour les producteurs. Le sujet de la guerre de Sécession notamment n'était pas connu pour plaire au public et Hollywood avait encore en tête l'échec de So Red the Rose (1935, King Vidor). David O. Selznick se décide enfin le 7 juillet 1936 à demander les droits auprès de Margaret Mitchell qui signe le 30 juillet pour 50.000 $. Cette somme représentait à l'époque la plus grosse jamais versée pour une première œuvre.
- Le film est adapté de l'unique œuvre de Margaret Mitchell. Rédigé de 1926 à 1929, le roman connut ensuite de nombreux ajustements. Ainsi dans les premiers brouillons, l'héroïne ne s'appelle pas encore Scarlett mais Pansy et le domaine de Tara, Fountenoy Hall. L'écrivain pensa entre autres aux titres de Tomorrow is another day, Not in our stars, Bugles sang true et Tote the weary load. Le livre sortit le 30 juin 1936 et avait atteint le million d'exemplaires vendus à Noël de la même année. Il fut récompensé l'année suivante du Prix Pulitzer.
- Dans la scène où Rhett verse à boire à Mammy avant la naissance de Bonnie, pour plaisanter lors d'une prise, Clark Gable a réellement versé de l'alcool au lieu du thé habituel sans qu'Hattie McDaniel ne le sache... jusqu'à ce qu'elle prenne une gorgée.
- La citation "After all, tomorrow is another day!" est reconnue comme la 31e meilleure réplique du cinéma par l'American Film Institute.
- David O. Selznick a demandé à Alfred Hitchcock son aide pour la scène dans laquelle les femmes attendent le retour des hommes partis venger Scarlett et Melanie lit "David Copperfield". Hitchcock a fourni un traitement précis avec des descriptions de plans et d'angles. Hitchcock a voulu montrer Rhett, Ashley, etc. en dehors de la maison, esquivant les soldats. Il a également voulu un échange des regards signicatifs entre Melanie et Rhett à l'intérieur de la maison. Pratiquement aucune des idées soumises par Hitchcock n'a été utilisé.
- L'ensemble des intérieurs de Tara ont été construits sans plafonds. Ceux-ci ont été ajoutés plus tard en utilisant des peintures.
- Sidney Howard, le scénariste du film, est décédé juste à la fin du tournage. Il n'a donc pu se rendre à la cérémonie des Oscars. L'Oscar du meilleur scénario de Gone with the wind fut le premier Oscar decerné à titre posthume.
- L'actrice Barbara O'Neil jouant la mère de Scarlett n'avait que 28 ans. Vivien Leigh en avait 25.
- Le pasteur Martin Luther King Sr. a été invité à la première du film. Il a été invité à boycotter la soirée par d'autres chefs de la communauté parce qu'aucun des acteurs noirs du film n'a été permis d'être présent. Mais Martin Luther King Sr. se rendit malgré tout à la première, accompagné même par son fils, Martin Luther King.
Prissy : Mammy, here's Miss Scarlet's vittles.
Scarlett : You can take it all back to the kitchen ; I won't eat a bite.
Mammy : Yes'm you is, you's gonna eat every mouthful of this.
Scarlett : No... I'm... NOT
Scarlett : Atlanta.
Mammy : Savannah would be better for ya. You just get in trouble in Atlanta.
Scarlett : What trouble you talkin' 'bout ?
Mammy : You know what trouble I's talkin' 'bout. Mr. Ashley be comin' to Atlanta when he get's his leave, and you sattin' there waitin' for him, just like a spider.
Scarlett : You go pack my things like Mother said.
Rhett Butler : With enough courage, you can do without a reputation.
Rhett Butler : How fickle is woman.
Rhett Butler : I'm very drunk and I intend on getting still drunker before this evening's over.
Scarlett : Great balls of fire. Don't bother me anymore, and don't call me sugar.
Scarlett : I can't think about that right now. If I do, I'll go crazy. I'll think about that tomorrow.
Scarlett : Oh, Rhett ! Please, don't go ! You can't leave me ! Please ! I'll never forgive you !
Rhett Butler : I'm not asking you to forgive me. I'll never understand or forgive myself. And if a bullet gets me, so help me, I'll laugh at myself for being an idiot. There's one thing I do know... and that is that I love you, Scarlett. In spite of you and me and the whole silly world going to pieces around us, I love you. Because we're alike. Bad lots, both of us. Selfish and shrewd. But able to look things in the eyes as we call them by their right names.
Scarlett : [Elle se débat] Don't hold me like that !
Rhett Butler : Scarlett ! Look at me ! I've love you more than I've ever loved any woman and I've waited for you longer than I've ever waited for any woman. [Il embrasse son front]
Scarlett : [Elle tourne la tête] Let me alone !
Rhett Butler : [Il la force à le regarder dans les yeux] Here's a soldier of the South who loves you, Scarlett. Wants to feel your arms around him, wants to carry the memory of your kisses into battle with him. Never mind about loving me, you're a woman sending a soldier to his death with a beautiful memory. Scarlett ! Kiss me ! Kiss me... once... [il l'embrasse]
Rhett Butler : Now that you've got your lumber mill and Frank's money, you won't come to me as you did to the jail, so I see I shall have to marry you.
Scarlett : I never heard of such bad taste.
Gerald O'Hara : It will come to you, this love of the land. There's no gettin' away from it if you're Irish.
Rhett Butler : No, I don't think I will kiss you, although you need kissing, badly. That's what's wrong with you. You should be kissed and often, and by someone who knows how.
Prissy : Lawzy, we got to have a doctor. I don't know nothin' 'bout birthin' babies.
Rhett Butler : A cat's a better mother than you.
Scarlett : I can shoot straight, if I don't have to shoot too far.
Mammy : Oh now miss Scarlett you come on and eat juss a little honey !
Scarlett : No ! I'm going to have a good time today... And do my eating at the barbeque
Mammy : If you dont care what folks says about dis family I dœs ! I is told ya and told ya that you can always tell a lady by the way she eats in front of folks like a bird and I ain't aimin' for you to go to Mr. John Wilkes and eat like a field hand and gobble like a hog !
Scarlett : Fiddle-dee-dee ! Ashley told me he likes to see a girl with a healthy appetite !
Mammy : What gentlemen says and what they thinks is 2 diffrent things, and I ain't noticed Mr. Ashley askin' for to marry you
Mammy : Now don't eat too fast. Ain't no need for it come right back up again !
Scarlett : Why dœs a girl have to be so silly to catch a husband ?
Scarlett : Now I didn't come to talk sillyness about me Rhett, I came cos I was so miserable at the thought of you in trouble. Oh I know I was mad at you the night you left me on the road to Tara and I still havent forgiven you !
Rhett Butler : Oh Scarlett don't say that !
Scarlett : Well I must admit I might not be alive now, only for you and when I think of myself with everything I could possibly hope for, and not a care in the world... And you here in this horrid jail, and not even a human jail Rhett, a horse jail !
Scarlett : Cathleen, Who's that ?
Cathleen Calvert : Who ?
Scarlett : That man looking at us and smiling ? The nasty dark one ?
Cathleen Calvert : My dear don't you know ? Thats Rhett Butler ! He's from Charleston, he has the most terrible reputation !
Scarlett : He looks as if he knows what I look like without my shimmy.
Rhett Butler : What a woman.
Scarlett : My life is over. Nothing will ever happen to me again.
Rhett Butler : Did you ever think of marrying just for fun ?
Scarlett : Marriage, fun ? Fiddle-dee-dee. Fun for men you mean.
Rhett Butler : I can't go all my life waiting to catch you between husbands.
Scarlett : You'd rather live with that silly little fool who can't open her mouth except to say "yes" or "no" and raise a passel of mealy-mouthed brats just like her.
Ashley : You mustn't say unkind things about Melanie.
Scarlett : Who are you to tell me I mustn't ? You led me on... you made me believe you wanted to marry me.
Ashley : Now Scarlett, be fair. I never at any time...
Scarlett : You did, it's true, you did.
Scarlett : What are you doing ?
Rhett Butler : I'm leaving you, my dear. All you need now is a divorce and your dreams of Ashley can come true.
Scarlett : Oh, no ! No, you're wrong, terribly wrong ! I don't want a divorce. Oh Rhett, but I knew tonight, when I... when I knew I loved you, I ran home to tell you, oh darling, darling !
Rhett Butler : Please don't go on with this, Leave us some dignity to remember out of our marriage. Spare us this last.
Scarlett : This last ? Oh Rhett, do listen to me, I must have loved you for years, only I was such a stupid fool, I didn't know it. Please believe me, you must care ! Melly said you did.
Rhett Butler : I believe you. What about Ashley Wilkes ?
Scarlett : I... I never really loved Ashley.
Rhett Butler : You certainly gave a good imitation of it, up till this morning. No Scarlett, I tried everything. If you'd only met me half way, even when I came back from London.
Scarlett : I was so glad to see you. I was, Rhett, but you were so nasty.
Rhett Butler : And then when you were sick, it was all my fault... I hoped against hope that you'd call for me, but you didn't.
Scarlett : I wanted you. I wanted you desperately but I didn't think you wanted me.
Rhett Butler : It seems we've been at cross purposes, dœsn't it ? But it's no use now. As long as there was Bonnie, there was a chance that we might be happy. I liked to think that Bonnie was you, a little girl again, before the war, and poverty had done things to you. She was so like you, and I could pet her, and spoil her, as I wanted to spoil you. But when she went, she took everything.
Scarlett : Oh, Rhett, Rhett please don't say that. I'm so sorry, I'm so sorry for everything.
Rhett Butler : My darling, you're such a child. You think that by saying, "I'm sorry," all the past can be corrected. Here, take my handkerchief. Never, at any crisis of your life, have I known you to have a handkerchief.
Scarlett : Rhett! Rhett, where are you going ?
Rhett Butler : I'm going back to Charleston, back where I belong.
Scarlett : Please, please take me with you !
Rhett Butler : No, I'm through with everything here. I want peace. I want to see if somewhere there isn't something left in life of charm and grace. Do you know what I'm talking about ?
Scarlett : No! I only know that I love you.
Rhett Butler : That's your misfortune.
Scarlett : Oh, Rhett ! Rhett ! Rhett... if you go, where shall I go, what shall I do?
Rhett Butler : Frankly, my dear, I don't give a damn.
[Rhett s'en va dans le brouillard]
Scarlett : Sir, you are no gentleman.
Rhett Butler : And you, Miss, are no lady.
Scarlett : As God is my witness, as God is my witness they're not going to lick me. I'm going to live through this and when it's all over, I'll never be hungry again. No, nor any of my folk. If I have to lie, steal, cheat or kill. As God is my witness, I'll never be hungry again.
Mammy : Oh, no, you ain't. If you don't care what folks says about this family, I dœs. And I done told you and told you, you can always tell a lady by the way she eats in front of people - like a bird. And I ain't aimin' to have you go over to Mista John Wilkes' house and eat like a field hand and gobble like a hog.
Scarlett : Fiddle dee-dee ! Ashley Wilkes says he likes to see a girl with a healthy appetite.
Mammy : Well, I ain't see Mista Ashley asked for to marry you.
Scarlett : Tara ! Home. I'll go home. And I'll think of some way to get him back. After all... tomorrow is another day.
Rhett Butler : You're like the thief who isn't the least bit sorry he stole, but is terribly, terribly sorry he's going to jail.
Rhett Butler : You still think you're the cutest trick in shœ leather.
Scarlett : Now isn't this better than sitting at a table ? A girl hasn't got but two sides to her at the table.
Rhett Butler : Take a good look my dear. It's an historic moment you can tell your grandchildren about - how you watched the Old South fall one night.
Scarlett : But you are a blockade runner.
Rhett Butler : For profit, and profit only.
Scarlett : Are you tryin' to tell me you don't believe in the cause?
Rhett Butler : I believe in Rhett Butler, he's the only cause I know.
Rhett Butler : And those pantalettes, I don't know a woman in Paris who wears pantalettes.
Scarlett : Oh Rhett, what do they - you shouldn't talk about such things.
Rhett Butler : You little hypocrite. You don't mind my knowing about them, just my talking about it.
Scarlett : But really Rhett, I can't go on accepting these gifts although you are AWFULLY kind.
Rhett Butler : I'm not kind, I'm just tempting you.
Scarlett : Well if you think I'll marry you just to pay for the bonnet I won't.
Rhett Butler : Don't flatter yourself. I'm not a marrying man.
Gerald O'Hara : Do you mean to tell me, Katie Scarlett O'Hara, that Tara, that land dœsn't mean anything to you ? Why, land is the only thing in the world worth workin' for, worth fightin' for, worth dyin' for, because it's the only thing that lasts.
Scarlett : Rhett, don't. I shall faint.
Rhett Butler : I want you to faint. This is what you were meant for. None of the fools you've ever know have kissed you like this, have they ? Your Charles, or your Frank, or your stupid Ashley.
[Rhett abandonne Scarlett à la fête d'anniversaire d'Ashley]
Rhett Butler : You go into the arena alone. The lions are hungry for you.
Scarlett : [à Ashley] Dreams, dreams always dreams with you, never common sense.
Rene Picard : Twenty dollars. Twenty dollars for Miss Maybelle Merriwether.
Tony Fontaine : Twenty five dollars for Miss Fanny Elsing.
Dr. Meade : Only twenty five dollars to give ?
Rhett Butler : One hundred and fifty dollars in gold.
Dr. Meade : For what lady, sir ?
Rhett Butler : For Mrs. Charles Hamilton.
Dr. Meade : For whom, sir ?
Rhett Butler : Mrs. Charles Hamilton.
Dr. Meade : Mrs. Hamilton is in mourning, Captain Butler. But I'm sure any of our Atlanta belles would be proud to...
Rhett Butler : Dr. Meade, I said Mrs. Charles Hamilton.
Dr. Meade : She will not consider it, sir.
Scarlett : Oh, yes, I will.
Mammy : It makes my blood run cold, the way they've been talking to each other.
Mammy : He went out and shot that poor pony, and, for a minute, I thought he was gonna shoot himself.
There was a land of Cavaliers and Cotton Fields called the Old South... Here in this pretty world Gallantry took its last bow... Here was the last ever to be seen of Knights and their Ladies Fair, of Master and of Slave... Look for it only in books, for it is no more than a dream remembered. A Civilization gone with the wind...
"La plus grandiose réalisation de l'histoire du cinéma ! Enchantement qui captivera le public pendant toute la durée de la projection ! Cinémathèques et écoles doivent dès maintenant prévoirent la projection de ce chef-d'œuvre de l'écran [...]. J'aimerais pouvoir lui consacrer un livre. Jamais je n'ai vu d'aussi bons acteurs ; Clark Gable et Vivien Leigh sont sûrs d'obtenir, cette année, le premier prix d'interprétation. Mc Cue, Film Daily.
"Le film dont on a tant parlé et l'interprétation que vous rêviez depuis 1937 sont maintenant soumis à votre jugement. Deux points méritent d'être soulignés : d'une part, il s'agit d'une épopée, d'autre part, si les personnages du livre de Margaret Mitchell avaient vécu, ils se seraient certainement exprimés comme ils le font dans le film. Personne ne reprochera au dialogue de ne pas être fidèle à l'histoire originale ; incarnée par Vivien Leigh, Scarlett est la même femme que l'héroïne du livre que vous avez aimée : dynamique, égoïste, opiniâtre et sentimentale, elle lutte pour la survivance de l'esprit sudiste. Son interprétation est extraordinaire. Quant à Clark Gable, il lui suffit d'être lui-même, il était fait pour incarner Rhett Butler. Olivia de Havilland tient ici le meilleur rôle de sa carrière, celui de la douce et tendre Mélanie, et Leslie Howard, en Ashley, ne déçoit pas." Photoplay.
"Le film est un événement, le plus grand à ce jour, un jalon dans l'histoire du cinéma. En parler indéfiniment ne suffirait pas pour en dire tout le bien qu'il mérite... Jamais acteur n'a collé à un rôle comme Clark Gable à celui de Rhett Butler."Mc Carthy, Hollywood Reporter.
"Un film sensationnel, unique, qui met la critique dans l'incapacité de décrire un tel chef-d'œuvre." Richard Watts Jr., New York Herald Tribune.
"Le film est trop considérable pour qu'on puisse en faire la critique en quelques pages ; à elle seule, la distribution mériterait qu'on lui consacre plusieurs colonnes de journal. Attendez-vous à retrouver votre roman préféré transformé en un film vivant, coloré, traité dans le plus beau technicolor qui ait été réalisé à ce jour. Chaque séquence, chaque moment pathétique sont fidèlement transposés. Les personnages composent devant vous le plus beau spectacle que Hollywood ait produit depuis longtemps. L'effort est gigantesque et le succès ne l'est pas moins." Newsweek.
"Quoi qu'on en pense, Autant en emporte le vent est le chef d'œuvre du cinéma américain et les Américains n'ont pas besoin de critiques pour savoir que ce film correspond à ce qu'ils attendaient... Mieux que quiconque, le producteur David O. Selznick a compris que raconter une légende, de même que raconter une histoire à un enfant, doit une fidélité totale et respectueuse au récit dont elle est tirée. C'est précisément ce qu'il a fait. Pendant près de quatre heures, les spectateurs sont fascinés, les temps morts sont exceptionnels. Les grands moments, eux, sont inoubliables. C'est le meilleur film qu'est tourné Clark Gable." Time.
"Voilà, d'une certaine manière, le film le plus spectaculaire jamais tourné, une réalisation majeure qui ne mérite que louanges et applaudissements ; il est assuré d'une recette sans précédent dans l'histoire de l'industrie cinématographique... Le résultat justifie amplement la patience, les soins, la confiance, l'ardeur au travail, le temps et les frais énormes qu'une pareille réalisation a rendus nécessaires. Avec, en tête d'affiche Clark Gable et Vivien Leigh, la distribution est l'une des meilleures que l'on puisse imaginer. Il s'en faut de peu que Vivien Leigh n'égale pas Clark Gable !" Variety.
Rhett Butler est un aventurier. Tel que le décrit Margaret Mitchell dans Autant en emporte le vent, il ressemble à Clark Gable. Cela n'a rien d'étonnant puisque Margaret Mitchell, en inventant Rhett Butler, avait pensé à ce séduisant acteur, coqueluche des femmes américaines, qui allait vers la quarantaine lorsque le producteur David O. Selznick entreprit de porter à l'écran "le roman du siècle". La première d'Autant en emporte le vent, à Atlanta, en 1939, consacra ce "miracle Gable" qui, pour les foules du monde entier, fit de lui l'incarnation de la virilité conquérante teintée de l'exotisme fabuleux du Sud des romans feuilletons." Jacques Siclier, Télérama n° 919, 27 août 1967.
1939... Gone with the wind... Le film de tous les superlatifs ! Le film le plus long, le plus coûteux, le plus « Oscarisé », le plus spectaculaire - dans tous les sens du terme - jamais réalisé. Premier grand film en technicolor, il réunit les meilleurs moyens techniques de son époque pour servir des décors fastueux et des costumes qui le sont tout autant.
En tant qu'adaptation
audacieuse d'un best seller légendaire, le producteur David O. Selznick
voulait en faire le plus grand film de tous les temps. Il avait acquis
très tôt les droits d'auteur du roman de Margaret Mitchell
parce qu'il y voyait quelque chose à la fois biblique, mystique,
universel, romantique, tragique, passionnel... De quoi plaire au grand public
à condition d'y mettre les moyens. Il y a mis à peu près
quatre millions de dollars.
Artistiquement il a réussi
son pari mais sa victoire, en tant que producteur, réside surtout
au niveau du box office. Aujourd'hui encore, Gone with the wind est le
film le plus populaire de l'histoire du cinéma.
Certains n'hésitent
pas à qualifier Gone with the wind de grosse production hollywoodienne,
sans attrait, sans intérêt comme il en existe beaucoup. Pourtant,
des films aussi longs mêlant avec autant de justesse épopée
amoureuse et grande page de l'Histoire, il n'en existe que peu à
mon sens.
Le contexte ressort bien
sans être « étouffant ». L'intrigue amoureuse
est, elle, compliquée mais tellement captivante. Amour impossible,
grande passion inéluctable placée sous le signe de la tempête,
les personnages évoluent en même temps qu'évoluent
leurs relations. Scarlett passe de la petite fille gâtée et
odieuse à la femme qui a mûrie, qui s'est durcie pour lutter
contre les coups du sort, contre ce que le vent lui porte, une femme qui
se bat pour survivre. Enfin vient la femme qui comprend qu'elle s'est attachée
à un rêve en aimant Ashley. Rhett passe lui du cynique désinvolte,
à l'homme qui prend conscience de son devoir en s'enrôlant
dans l'armée, au père attentionné et touchant qui
comprendra pour finir que Scarlett n'est pas faite pour lui. Même
des personnages secondaires comme Mammy change considérablement
dans leur manière de penser. Les caractères de tous les personnages
se forgent sous les effets de la torture des émotions.
Le scénario est
fin, crédible, logique, riche, bien articulé. Tout s'enchaîne
parfaitement, clairement et naturellement. Le film pourrait être
divisé en quatre grands chapitres ; chaque chapitre ayant sa couleur
dominante (d'où la grande importance du technicolor)
La première couleur
est le vert. Il symbolise l'insouciance, l'adolescence, la joie de vivre
de Scarlett. Le vert, c'est l'éden, c'est Tara, c'est une sorte
de cocon familial où Scarlett est en vedette.
Le rouge succède
au vert au deuxième chapitre. Ce rouge flamboyant symbolise lui
le vice, le temps des passions. C'est Atlanta, une sorte d'apocalypse ;
c'est la guerre, le sang mais aussi l'amour avec le premier baiser de Rhett
et Scarlett.
Troisième couleur
: le marron et un ensemble de couleur ternes. Tout est gris, beige.
A chaque fois que le rouge ou le vert apparaît (comme, par exemple,
quand Scarlett va rendre visite à Rhett en prison), c'est pour montrer
le désir de faire revivre une époque révolue mais
tout est mort et désolé.
Enfin, dernier chapitre,
dernières couleurs : le noir et le blanc, le violet et le pourpre,
le bleu également. C'est donc un ensemble de couleurs que l'on n'avait
encore jamais vu jusqu'alors et qui symbolise une sorte de renaissance,
un mélange entre le Nord et le Sud, entre la maturité et
l'immaturité. Ce dernier chapitre, c'est l'opulence et l'omission
des valeurs morales sauf à la toute fin du film avec le décès
de Mélanie suivi du départ de Rhett.
Une autre spécificité
du scénario est une tendance à jalonner le film de scènes
qui se font écho.
La première scène
de coucher de soleil sur Tara avec Gerard O'Hara et Scarlett devant un
arbre très riche en feuillages, Tara qui respire la richesse fait
écho à la scène où Scarlett se retrouve seule
et reprend l'héritage dévasté.
Deuxième exemple
de scène en écho : la présence du brouillard dans
trois scènes. La première scène ; Ashley quitte Scarlett
pour retourner à la guerre, il part dans le brouillard. Le choix
du brouillard n'est pas anodin car quand Scarlett fait un cauchemar pendant
son voyage de noces avec Rhett, elle court après un homme qui s'enfuit
dans le brouillard. A posteriori, on se dit c'est Ashley qu'elle poursuit
puisqu'il est parti dans le brouillard mais pas du tout. Ce cauchemar,
c'est en fait la fin du film quand Rhett quitte Scarlett et qu'il disparaît
dans le brouillard.
Enfin, le scénario repose sur des dialogues dynamiques. Les joutes verbales entre Scarlett et Rhett sont incisives et bien menées. Jusqu'à la fin, ils perpétuent cette confrontation : elle, en se promettant de le récupérer ; lui, en restant humble mais acide lors de sa dernière réplique : « Frankly, my dear, I don't give a damn ». Dernière réplique pour laquelle Selznick a dû payer 5 000 dollars au code Hays pour la faire autoriser et qui a été désignée, en 2005, comme la meilleure réplique de l'histoire du cinéma par l'American Film Institute.
Côté réalisation, c'est fluide, rare sont les longueurs. Sur le plan de l'image, le long-métrage est magnifique : un travail soigné a été fait sur le contre-jour, les couleurs et les effets spéciaux.
Un gros point fort de Gone with the wind, je dirai même le plus gros point fort du film, est son interprétation. Vivien Leigh, actrice d'origine anglaise, à un jeu criant de justesse. Espiègle, capricieuse, irritante mais aussi attachante, elle transpose parfaitement la force de son personnage, son amour pour sa terre, cette terre rouge, bouillonnante de son sang irlandais, qui ne devient plus que sa seule raison de vivre. Son regard est pénétrant et sublime, à la fois beau et terrible, à la fois séduisant et dangereux. De son éminent charisme, Clark Gable impose lui un Rhett Butler plus vrai que nature, un Rhett Butler aux airs supérieurs qui perce la moindre pensée, la plus infime émotion ce qui a de quoi séduire et faire enrager à la fois. D'une indéniable classe, il est tout bonnement parfait ; débordant de cynisme et d'arrogance. Il sait aussi se montrer particulièrement touchant lors du décès de Bonnie. Quoi qu'il en soit, l'alchimie entre Vivien Leigh et Clark Gable est unique et fonctionne. De son côté, Olivia de Havilland campe magnifiquement bien la douce Mélanie et Hattie McDaniel est en accord parfait avec son rôle.
D'autre part, bien que le film regorge de scènes mémorables telles l'impressionnant incendie d'Atlanta, le retour de l'héroïne dans un Tara anéanti, Scarlett se dressant contre tous les carcans de sa société, cette société sclérosée et inégalitaire ou Rhett quittant Scarlett ; pour ma part, si je ne devais retenir qu'un seul et unique passage, je penserai au premier baiser échangé entre les deux protagonistes. Sur un fond rougeoyant, Rhett déclare sa flamme « In spite of you and me and the whole silly world going to pieces around us, I love you », non sans une pointe de légèreté envers lui-même « And if a bullet gets me, so help me, I'll laugh at myself for being an idiot ». Il s'agit d'une scène pivot entre la guerre et l'après guerre ; à cet instant précis du film, le spectateur vient de quitter l'incendie d'Atlanta, il va bientôt être confronté aux cendres et l'effondrement du Sud. Selon moi, ce passage est également important parce qu'il véhicule les grands thèmes présents dans le film, à savoir : l'amour, la guerre, le caractère passionné des personnages.
Jusqu'à aujourd'hui, aucun cinéaste ne s'est hasardé à faire un remake de ce classique, l'interprétation étant reconnue parfaite par beaucoup. En outre, niveau réalisation, un film actuel dénaturerait cette sorte de mythe créé autour du film originel. Toutefois, un téléfilm intitulé « Scarlett », avec pour vedette Timothy Dalton dans le rôle de Rhett Butler et Joanne Whalley dans celui de Scarlett O'Hara, a vu le jour en 1994 et se présente comme la suite de Gone with the wind. Personnellement, je n'ai pas vu cette suite.
En guise de conclusion, je terminerais en disant que Gone with the wind, gigantesque fresque épique, est incontestablement un chef-d'œuvre du septième art, un chef d'œuvre du lyrisme également. Centré sur l'un des couples les plus célèbres de la littérature, sacralisé par une pluie d'Oscars, ce film pousse à la réflexion : que ferions-nous si nous devions protéger un jour notre famille, nos amis et notre terre ? C'est également un hommage aux femmes, à travers le portrait de Scarlett, et à la liberté, avec l'évocation de la fin de l'esclavage... Gone with the wind a déjà bercé plusieurs générations de cinéphiles, son succès ne s'est jamais démenti. Il est reconnu par l'American Film Institute comme le quatrième meilleur film de tous les temps.
Pour en savoir plus sur Clark Gable, vous pouvez consulter sur ce même site : Clark Gable