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Hollywood,
Californie. La fabrique à rêves du monde entier, le lieu où
réel et imaginaire se mêlent souvent et parfois se perdent.
C'est ici qu'est née le 1er juin 1926, Norma Jean Mortensen. Sa
mère, Gladys Monroe Baker, éblouie par la frénésie
de la grande époque du jazz et dans l'illusion d'une prospérité
facile, veut travailler dans le show-business. Elle obtient un poste de
colleuse de films dans une maison de production, des amants en série
et une grossesse non désirée. En inscrivant le nom d'un père
fictif sur l'acte de naissance de Norma Jean (en fait, Mortensen est le
nom d'un homme dont Gladys est séparé), Gladys a bien l'intention
d'élever sa fille elle-même mais les pressions économiques
et sociales qui pèsent sur une mère seule sont trop fortes
pour Gladys. Fragile sur le plan émotionnel et manquant d'argent,
elle est souvent contrainte d'abandonner sa fille entre les mains des services
sociaux et dans une succession de familles d'accueils. Confiée à
la garde d'un couple qui l'héberge pour le compte des services sociaux,
la petite fille se sent isolée et en danger comme une proie facile
exposée aux mauvais traitements, voire même aux abus sexuels.
Elle est totalement livrée à elle-même et se sent "invisible".
En 1935, après avoir brièvement essayé de s'occuper de sa fille elle-même, Gladys sombre dans une profonde dépression. Elle menace une amie proche avec un couteau et elle est internée dans un hôpital psychiatrique. Agée de sept ans, Norma Jean trouve une relative stabilité dans la maison soigneusement entretenue de Grace MacKee, la meilleure amie de sa mère mais cela ne dure pas : Grace n'a plus un sou. A neuf ans, Norma Jean est placée en institution une fois de plus. Elle passe deux ans à l'orphelinat puis retourne chez Grace et son nouveau mari, Doc Goddard, ingénieur dans la Vallée de San Fernando juste au-dessus de Los Angeles. C'est là que naît son rêve d'Hollywood et de célébrité. Dissimulée parmi les ombres du grand écran, elle s'évade dans un monde où des hommes comme Clark Gable incarnent la force et la liberté, où des femmes comme Jean Harlow se servent des armes de la séduction et du sexe pour obtenir pouvoir et célébrité. Isolée sur le plan affectif, Norma Jean a soif de reconnaissance, surtout de cette forme de reconnaissance qu'elle voit se refléter sur ses idoles à l'écran. Par bonheur, elle n'aura pas à attendre très longtemps...
Grace devient la tutrice de Norma
Jean et la ville de Los Angeles paye sa pension mais une fois de plus,
la stabilité familiale de Norma Jean est de courte durée.
En 1941, le travail de Doc Goddard l'appelle en Virginie. Le couple décide
de ne pas emmener l'adolescente de quinze ans pour raisons financières.
La jeune fille est terrifiée à l'idée de retourner
à l'orphelinat mais Grace trouve une alternative : elle voit en
James Dougherty, le fils d'un voisin, un mari potentiel pour Norma Jean.
Grace et la mère de Jim font en sorte qu'il invite Norma Jean au
bal de noël. Ils se voient plusieurs fois puis il accepte de l'épouser,
malgré qu'il la trouve trop jeune, pour lui éviter l'orphelinat.
Le 19 juin 1942, deux semaines après son seizième anniversaire,
Norma Jean épouse Jim Dougherty, âgé de vingt et un
ans.
Pour
Norma Jean, le mariage est un moyen de jouer les maîtresses de maison
et c'est aussi l'occasion de se créer une vraie famille à
elle. D'autre part, elle puise le courage de rechercher le père
qu'il les a abandonnées elle et sa mère tant d'années
auparavant, un homme dont elle ne connaît que le nom de Stanley Gifford.
Il est devenu producteur et réalisateur. Elle l'appelle, il ne veut
pas la reconnaître. Elle ne veut pourtant rien lui réclamer
et cette déception l'a rend très triste...
Alors que l'Amérique entre dans la Seconde Guerre Mondiale, la nouvelle vie de Norma Jean va s'avérer être de courte durée. James Dougherty est mobilisé. Elle avait toujours voulu un enfant de lui. Elle lui disait : "Comme ça, s'il t'arrive quelque chose, je garderais une part de toi." Lui répondait : "Tu es beaucoup trop jeune pour avoir des enfants et s'il m'arrivait quelque chose, cet enfant serait entièrement à ta charge, ce ne serait pas un cadeau."
Comme
tant d'épouse de GI en poste à l'étranger, Norma Jean
participe à l'effort de guerre dans une usine locale où elle
fabrique des parachutes. Bien que son mari lui manque, elle est heureuse
de travailler et s'habitue peu à peu à vivre seule mais cette
brune séduisante ne va pas rester seule longtemps. Sollicitée
par un photographe de l'armée à la recherche de jolies filles
pour soutenir le moral des troupes, elle accepte de poser pour une série
de photos en petites tenues. Très vite, Norma Jean Dougherty devient
célèbre sous le nom de Miss Lance Flamme. Flattée
par ce succès, elle réalise qu'elle a franchi une étape
vers ses rêves de célébrité. Elle accepte une
proposition de l'agence de mannequins : Blue Book Model Agency.
Pendant des semaines, elle fait les couvertures d'innombrables magazines
en Amérique et dans le monde entier.
A 20 ans, Norma Jean réalise
qu'elle a les moyens de se rendre maîtresse de sa propre destinée
mais les feux de sa nouvelle carrière font apparaître les
imperfections de son mariage. James Dougherty lui pose un ultimatum ; quand
elle sera démobilisée, il faudra qu'elle choisisse : soit
elle restera Mrs Dougherty soit elle devient actrice. Elle lui dit qu'elle
veut devenir actrice par lettre. Il refuse de signer quoique se soit avant
son retour. A cette époque-là, elle ne peut divorcer
sans ses papiers. Quand il est rentré, elle a tellement insisté
pour qu'ils divorcent qu'il accepte. Et quand il signe les papiers, elle
lui annonce qu'elle a un nouveau nom. Lequel ? Marilyn Monroe, Monroe étant
le nom de jeune fille de sa mère et Marilyn le second prénom
de sa grand-mère. Le 2 octobre 1946, dans la triste salle d'audience
du tribunal de Reno dans le Nevada, le mariage de Norma Jean et de James
Dougherty s'achève après quatre années. L'histoire
d'amour entre l'Amérique et Marilyn Monroe peut commencer...
En
1947 après avoir ornée les couvertures de centaines de magazines,
Marilyn réussit à convaincre l'agence de mannequins Blue
Book de lui organiser un bout d'essai à la Fox. Quand le directeur
du studio, Darryl Zanuck, visionne les rushs, il offre à la jeune
fille un contrat d'un an à 125 $ la semaine. Comme toute jeune actrice
pleine d'ambition et sans expérience, Marilyn a bon espoir que ce
tremplin va la mener directement à la célébrité
mais cela n'ira pas beaucoup plus loin qu'une brève apparition à
l'écran dans Scudda-hoo ! Scudda-hay
! (Bagarre pour une blonde, 1948)
Marilyn
est prête à tout pour rester devant les caméras. Elle
se livre à d'innombrables heures de cours de chant et de danse.
Elle a même recours à la chirurgie esthétique pour
affiner le bout de son nez. Pourtant rien n'y fait. A l'expiration de son
contrat d'un an, elle se retrouve dehors. Sans se démonter, elle
emporte son bout d'essai et va frapper à la porte de la Columbia
où elle décroche un engagement de six mois. On lui offre
d'emblée un rôle important dans une comédie musicale
à petits budgets : Ladies of the Chorus (Les reines du music-hall, 1948). Mais bien que Ladies of the Chorus fassent un petit succès
et malgré la chimie indéniable de Marilyn qui crève
l'écran, le film ne parvient pas à lui offrir la percée
qu'elle espère tant. En dépit du soutien personnel de Harry
Cohn, le patron de la Columbia, le contrat de Marilyn n'est pas renouvelé.
Désormais, la carrière cinématographique de la starlette
se cantonne dans des apparitions occasionnelles dans des spots publicitaires
pour la télévision.
En 1949 avec peu d'espoir de faire carrière dans le cinéma et de maigres rentrées d'argent, Marilyn est une nouvelle fois de plus ouverte à toute personne qui sache faire un compliment pour peu qu'elle est un appareil photo : Marilyn doit passer une audition. Elle se retrouve bloquer par un accident de voitures. Elle se gare le long d'un trottoir de Los Angeles, désespérée de ne pouvoir être à temps à son audition. Voilà qu'une voiture passe et s'arrête à coté de la sienne. Au volant se trouve un photographe, Tom Kelly. Il engage la conversation et il lui donne 5 $ pour pouvoir prendre un taxi et être à l'heure à son rendez vous. Deux ans plus tard, il devait bien être le millionième photographe à lui demander de poser nue pour lui mais elle s'est souvenue des 5 $ qu'il lui avait prêté dans la rue et elle a accepté, à condition que sa femme soit présente.
Aux
yeux de Marilyn, le fait de poser nue pour un calendrier ne représente
rien de plus que l'argent du loyer. Du reste, elle est assaillie de propositions
en tant que mannequin et les hommes papillonnent autour d'elle. Parmi eux
se trouve un agent influent de chez William Morris Agency, du nom de Johnny
Hyde. Bien qu'il soit de trente ans son aînée, Hyde tombe
éperdument amoureux de la jeune actrice de vingt-trois ans et il
fera tout pour promouvoir sa carrière. Et si Marilyn refuse ses
demandes en mariage enflammées, elle ne peut pas refuser le rôle
qu'il lui décroche dans un drame policier de 1950 :
The Asphalt jungle (Quand la ville dort, 1950) de John Huston.
Bien qu'il s'agisse d'un petit rôle, il montre que le jeu de Marilyn est bien plus riche que ses premières apparitions le laissaient supposer et même si elle doit continuer à jouer les blondes évaporées dans des rôles de composition, Marilyn et Johnny sont déterminés à ce qu'elle soit la meilleure. De retour à la Fox, elle le prouve dans All about Eve (Eve, 1950). Distribuée au milieu d'une pléiade de grandes stars, Marilyn s'arrange pour briller... Le rôle, très proche d'une parodie d'elle-même, est dangereux mais il lui vaut des critiques enthousiastes. Le président de la Fox, Joseph Schenck, se range aux cotés de ses admirateurs. Avec la bénédiction de Hyde, Marilyn cultive une relation très intime avec Schenck, qui lui ouvre de nouveau les portes de la Fox avec un second contrat, sur sept ans cette fois, avec un salaire de départ de 500 $ par semaine.
Distribuée
dans une série de comédies légères, souvent
vite oubliées, Marilyn continue à jouer les blondes aux formes
généreuses et généralement écervelées.
Désespérée à l'idée d'être cantonnée
dans un seul type de personnage, Marilyn plaide pour qu'on lui propose
des rôles plus riches, plus motivants. Finalement, en 1952, elle
obtient gain de cause. Elle accepte d'être détachée
auprès de la RKO pour une adaptation de la pièce de Clifford
Odets : Clash by Night (Le
démon s'éveille la nuit, 1952) et recueille une des meilleures
critiques de toute sa carrière. Mais alors que le film sort en salles,
une photo de Marilyn est affichée dans les stations d'essence sur
tout le territoire américain. Une compagnie de calendrier a réussi
à obtenir les droits des photos de Marilyn nue. Désormais
tout le monde connaît Marilyn Monroe mais tous ne l'approuvent pas.
Cette affaire de calendrier aurait brisé la carrière de n'importe
qui. Pour envenimer le tout, les photos scandaleuses sont publiées
dans le tout premier numéro de Playboy qui parait l'année
suivante. Il est inéluctable que le succès et la popularité
de Marilyn sont liés à sa sensualité provocante et
au fait qu'elle ait posée nue pour un calendrier, qu'elle l'ait
reconnue et qu'elle ait plaisanté sur ce sujet en disant qu'elle
n'avait rien sur elle que sa radio.
En
affrontant le scandale la tête haute, Marilyn Monroe porte un coup
très dur au modèle américain conservateur des années
50. Elle représente désormais une nouvelle image de la femme
moderne qui refuse de faire rimer sexe avec péché. C'est
un message que l'Amérique de l'après guerre rêve d'entendre
et cette histoire propulse Marilyn du rang de starlette à celui
de star.
En 1952, la Fox joue son nouveau joker dans une série de films, des films qui exploitent ses atouts les plus criants. Mais alors que les charmes de Monroe sont généralement utilisées pour faire rire, Don't bother to knock (Troublez-moi ce soir, 1952) la montre sous les traits d'une baby-sitter perturbée et lui permet d'interpréter le rôle le plus dramatique et le plus exigeant de sa carrière. Son jeu est d'une telle intensité et d'une telle émotion, son visage exprime toute une palette de sentiments. Elle pleure naturellement, elle incarne la détresse, le désarroi intérieur.
Mais
son public, avant tout masculin, préfère voir Marilyn dans
des rôles plus facile de comédie. Dans
Monkey business (Chérie, je me sens rajeunir, 1952), elle
a pour partenaires Ginger Rogers et Cary Grant. Pour les besoins de ce
film, Marilyn teint ses cheveux en blond platine, la marque caractéristique
de Jean Harlow, parachevant ainsi sa métamorphose en sex-symbol
le plus chaud d'Hollywood.
Les rêves qui l'ont portée
sont en train de se réaliser : Marilyn Monroe est propulsée
sur le chemin de la gloire et elle savoure son succès. En 1952,
elle est présentée à l'un de ses plus fervents admirateurs,
l'un des plus grands noms
du base-ball américain : Joe DiMaggio, qui vient de divorcer. Contrairement
à la plupart des hommes de sa vie, DiMaggio est réservé
et conservateur, tourné vers la vie de famille. Et il n'appartient
pas au show-business. Le courant passe et l'idylle du couple fait les gros
titres du monde entier. Pour la presse, ce n'est pas seulement une histoire
d'amour, c'est la fusion de deux institutions américaines.
L'enthousiasme soulevé
par le prochain film de Marilyn ajoute du piquant à l'affaire. Dans
Niagara (1953), tourné en
décors naturels, Marilyn interprète le rôle d'une femme
dans la conduite lascive entraîne un meurtre. Aux côtés
de Joseph Cotten, Monroe prouve qu'elle peut désormais porter un
film dramatique à gros budgets. Après avoir réalisé
la plus longue marche de toute l'histoire du cinéma, elle est capable
de faire de l'ombre aux célèbres chutes elles-mêmes...
Pour la sortie du film, la Fox lance une fois encore une formidable campagne
de publicité. S'il existe encore des gens qui n'ont pas encore entendus
parler de Marilyn Monroe, cela ne va pas durer...
En interprétant Lorelei Lee dans Gentlemen prefer blondes (Les hommes préfèrent les blondes, 1953), Marilyn se distingue dans un rôle qui fait éclater son charme immense et sa formidable présence à l'écran. Gentlemen prefer blondes est une grosse production en technicolor avec la ravissante Jean Russell. Le film offre exactement le type de décors somptueux dont Monroe a besoin pour briller de tout son éclat. Le film est l'un des plus gros succès de l'année et donne l'occasion à Marilyn d'apposer ses empreintes au Grauman's Chinese Theatre. A cet instant, tous les rêves et les désirs de Marilyn Monroe se sont réalisés, tous les malheurs du passé sont oubliés. Aucun moment ne sera plus précieux que celui-ci, ni plus fugitifs...
Dans
le sillage de l'engouement soulevé par
Gentlemen prefer blondes, Marilyn reçoit enfin les
marques d'attention qu'elle attend si ardemment de ses admirateurs. Dans
le conservatisme des années 50, elle a touché
une
corde sensible en révolutionnant le sex-appeal ; elle en a fait
quelque chose qui n'était plus sale, ni honteux mais quelque chose
de drôle et ça lui plait beaucoup. Malheureusement, Hollywood
regorge d'actrices de sa génération qui lui sont jalouses.
A 26 ans, Marilyn est la star la plus célèbre au monde. Le moindre de ses faits et gestes est relaté par la presse. Chaque mot qu'elle prononce vient alimenter le gigantesque moulin à ragots d'Hollywood. Enfin, l'amour que le public porte à Marilyn semble répondre à la soif d'amour de la star.
En 1953, elle joue avec Lauren Bacall et Betty Grable dans la première comédie pour écran panoramique : How to marry a millionaire (Comment épouser un millionnaire, 1953). Dans un personnage à l'esprit aussi embrouillé que la vue, Marilyn joue une fois de plus les blondes évaporées. C'est une éblouissante comédie légère, constellée de stars et le jeu comique de Marilyn est pour beaucoup dans le succès du film. Mais désormais, il ne fait plus de doutes que le succès de Marilyn dépend en grande partie du type de personnage récurrent qu'elle incarne. Ce qui est pire encore, c'est la tendance du public à confondre Marilyn la femme avec les personnages plutôt plats qu'elle interprète à l'écran. Malheureusement, Marilyn ne fait rien pour démentir ses confusions.
En privé, Marilyn, objet des plus basses moqueries de tout un chacun, supplie la Fox de lui attribuer des rôles plus intéressants, elle a eu sa part de glamour et à présent elle souhaite une reconnaissance plus durable mais les studios restent inébranlables. Les producteurs ne croient pas au talent de Marilyn ; de plus, Zanuck n'a aucune envie de changer une formule qui marche. Il refuse de céder et distribue cette fois Monroe et Robert Mitchum dans un film d'aventure à suspense River of no return (La rivière sans retour, 1954). Le film, réalisé par Otto Preminger, est une combinaison compliquée de film en cinémascope et de clichés de l'Ouest sauvage. La direction bourrue de Preminger et la sensibilité à fleur de peau de Marilyn ne s'accordent pas. Marilyn semble parfois gauche et déplacée, elle arrive souvent en retard sur le plateau et se montre peu coopérative. Ce qui passait à première vue pour de l'anxiété finit par être qualifier de manque de professionnalisme. Dans un mouvement de rébellion contre les studios, Marilyn refuse pour la première fois de jouer dans le film suivant, une comédie légère. Dans un télégramme laconique à Zanuck, elle l'informe que le scénario et la trame ne lui plaisent pas. Son contrat et son salaire sont suspendus sur le champ. En guise de menaces, une actrice est habillée et apprêtée comme Monroe et on lui donne le rôle.
Sa carrière momentanément en suspens, elle accepte la proposition de mariage de son amant de longue date : Joe DiMaggio. Prévue à l'origine comme un mariage civil dans l'intimité, la cérémonie célébrée le 14 janvier 1954 à l'Hotel de Ville de San Francisco est tout sauf discrète. La déesse d'Hollywood, égérie du sexe, et la star légendaire du base-ball sont désormais mari et femme. Comme pour clamer son indépendance vis-à-vis de Schenck, de Zanuck et de la Fox, Marilyn a pris sa vie en mains. C'est le premier de toute une suite de revirements qui vont changer sa vie à jamais.
Rendu à de meilleurs sentiments
devant le vif engouement du public pour le mariage de Marilyn, Zanuck décide
de lever ses sanctions. L'annonce tombe comme un cadeau de mariage alors
que le couple est en voyage de noces
en Extrême-Orient. Dans le Japon de l'après-guerre, le base-ball
est devenu une obsession nationale mais lorsque le célèbre
Yankee Clipper débarque avec la blonde platine d'Hollywood, très
vite, on se rencontre que dans le couple, la super star, c'est bien Marilyn.
Lorsqu'elle interrompt sa lune de miel pour se rendre en Corée,
distraire les GI lassés par la guerre, Marilyn se retrouve face
à un public qui l'adule et elle mesure pour la première fois
toute l'étendue de sa gloire. Elle donne dix spectacles en deux
jours devant une foule d'admirateurs réunissant plus de cent mille
soldats. Marilyn est grisée mais son mari, Joe, n'a pas l'habitude
de jouer les faire-valoir et la tension monte d'un cran.
De
retour à Hollywood, Marilyn met à profit sa nouvelle confiance
en elle en refusant un premier rôle dans
There's no business like show business (La joyeuse parade, 1954)
de Irving Berlin jusqu'à ce que son salaire soit augmenté
pour atteindre la somme impressionnante de 3 000 $ par semaine. Avec Ethel
Merman, Dan Dailey, Mitzi Gaynor et Donald O'Connor, c'est un film de second
plan de facture conventionnelle. Marilyn est présente dans chaque
scène en artiste de music-hall amoureuse.
L'immense succès de la star masque difficilement les conflits qui se durcissent dans son mariage. Joe DiMaggio a une sainte horreur du showbiz, il ne l'accompagne même pas aux soirées de remises de récompenses.
Tirée
d'une comédie à succès de Broadway, son film suivant,
un film de Billy Wilder The seven year itch
(Sept ans de réflexion, 1955), confirme son statut de premier
objet sexuel d'Amérique. Avec Tom Ewell dans le premier rôle
masculin, c'est l'histoire des efforts désopilants d'un homme mûr
et marié pour séduire son affriolante voisine. Dans le rôle
de la voisine, Marilyn joue sciemment avec l'idée que le personnage
qu'elle interprète et sa propre personne ne font qu'un. La frontière
entre la réalité et la fiction s'est évanouie à
jamais, une frontière que Joe DiMaggio cherche désespérément
à préserver. C'est dans
The seven year itch que Marilyn va jouer la fameuse scène
de la jupe. Pour les New-yorkais qui ne se lassent pas de voir les innombrables
prises, c'est le plus beau spectacle du monde mais pour DiMaggio les oeillades
polissonnes de la foule sont une humiliation publique... Son corps a toujours
été la clef de son succès. Pour Monroe, le fait de
s'exhiber en public est une célébration de sa puissance sexuelle
et professionnelle. Mais pour Joe, l'exhibitionnisme de Marilyn ne peut
plus être assimilé à un devoir professionnel, sa gêne
et sa jalousie le scellent rapidement à la colère ; il est
souvent violent. Le 28 octobre 1954, Marilyn Monroe, poussée par
la Fox, demande le divorce à Santa Monica en Californie. Le prestigieux
mariage, célébré par toute la presse, aura duré
moins d'un an.
Après
son divorce d'avec Joe DiMaggio, Marilyn continue à exploiter son
immense popularité pour poursuivre sa carrière cinématographique.
A vingt-huit ans, sous les conseils de son grand ami et photographe Milton
Greene, elle lance sa propre société, la Marilyn Monroe
Productions. Furieux contre les tentatives répétées
de sa star pour prendre son indépendance, Darryl Zanuck lui rappelle
qu'elle est sous contrat pour trois ans encore. C'est un scénario
très classique à Hollywood mais cette fois, Zanuck a les
cartes bien en mains. Quand elle refuse un autre rôle de stéréotype
dans How to be very, very popular
(La blonde fantôme, 1955), son contrat est de nouveau suspendu le 15 janvier
1955.
Elle laisse ses avocats plaider
sa cause et s'envole pour Manhattan, le berceau du théâtre
américain : elle veut poursuivre son rêve de devenir une grande
actrice. Elle est invitée à l'Actor's studio. Sous la baguette
de Lee et Paula Strasberg, celui-ci a entamé une révolution.
L'enseignement intègre de nombreuses techniques audacieuses et innovantes
; l'idée de base est de faire parvenir l'acteur jusqu'à la
source de son inspiration, ce qui passe par la relaxation, la concentration
et l'imagination.
Quand on veut atteindre la qualité de jeu que
vise Marilyn, il faut employer la méthode, c'est à te dire
se plonger dans son propre KO intérieur, ce qui peut être
terrifiant mais elle a soif d'apprendre. Aussi, pendant près d'un
an, elle observe et écoute, sans quasiment rien faire d'autre que
cela. Elle s'imprègne de l'atmosphère. En même temps,
les rapports de Marilyn avec Lee et Paula Strasberg débordent du
simple cadre professionnel. Elle devient un membre de la famille à
part entière.
Lors de la première de The seven year itch, le 1er juin 1955, pour les vingt-neuf ans de Marilyn, le film fait l'effet d'une bombe dans la critique et dans le box-office. Mais le succès du film vient renforcer les contradictions de Marilyn : être à la fois une grande actrice et une vedette populaire.
Marilyn a besoin de la Fox et le Fox a encore besoin de Marilyn. Zanuck, acculé, revient sur ses positions et lui prépare un nouveau contrat. Cette fois, scripts et metteurs en scène devront avoir l'approbation de Marilyn. C'est inhabituel mais très habile de la part de la Fox d'octroyer à Marilyn ce droit de regard sur ses réalisateurs. La liste est courte, on y trouve, entre autres, les noms de Joseph Mankiewicz, John Huston, William Wyler et d'Alfred Hitchcock.
Lors de son séjour à New York, Marilyn fréquente Arthur Miller, l'auteur d'une des plus grandes oeuvres du théâtre moderne américain, " Death of a Salesman" (Mort d'un commis voyageur). A l'inverse de son double à l'écran, Marilyn se prête en compagnie d'artistes et d'intellectuels bohèmes et bientôt, son amitié avec Miller grandit ; c'est la naissance d'un grand amour. Miller réunit toutes les qualités qu'elle apprécie chez un homme.
Sécurisée
sur le plan professionnel, même si elle reste émotionnellement
fragile, Marilyn Monroe retourne à Hollywood. Elle a accepté
d'interpréter la version filmée de
Bus Stop (Arrêt d'autobus, 1956) de George Axelrod qui vient
de faire un tabac à Broadway. C'est le type de rôle complexe
et motivant auxquels elle aspire mais le personnage la met en butte à
ses plus vieux démons. Réalisé par Joshua Logan,
Bus Stop est, pour Marilyn, le défi le plus difficile
de sa carrière. Il marque également son retour au cinéma
après un an passé à l'Actor's Studio. En jouant Chérie,
une chanteuse itinérante dont les rêves de célébrité
se brisent devant la dure réalité, Marilyn sait qu'elle a
tout à prouver. Elle sent que c'est à elle de faire reconnaître
l'enseignement controversé de l'Actor's Studio. Pour la première
fois, elle se sert de ses propres émotions et c'est cela qui fait
la grande différence entre la bonne vedette de comédie, la
personnalité intéressante et la véritable actrice.
Elle se fonde sur sa propre vie intérieure.
Mais sous l'éclairage violent des projecteurs, l'insécurité profonde de Marilyn refait surface. Souvent en retard sur le plateau, elle devient de plus en plus dépendante des médicaments pour trouver la paix. Elle est inquiète et vulnérable. Paula Strasberg a accompagné Marilyn à Los Angeles en tant que coach. L'importance de l'introspection dans l'enseignement de Strasberg amène l'actrice à affronter ses sentiments de solitude et d'abandon et la pousse à considérer la nature sexuelle de son charme à l'image. Elle joue merveilleusement son rôle mais elle a un pouvoir de concentration limitée. Finalement, le jeu de Marilyn lui vaut un accueil extraordinaire. Elle démontre une sensibilité et une profondeur qui font taire la plupart des critiques les plus virulentes. Enfin reconnue, Marilyn envisage de se lancer dans un troisième mariage quand Arthur Miller lui fait sa demande.
Le
1er juillet 1956, après une cérémonie intime chez
les parents d'Arthur Miller, les jeunes mariés s'envolent pour l'Angleterre
où Marilyn doit partager la vedette avec Laurence Olivier dans un
film à l'eau de rose, The Prince and
the Showgirl (Le prince et la danseuse, 1957). Mais tout n'est
pas rose sur le plateau de la première production indépendante
de Monroe. Considéré par beaucoup comme le meilleur acteur
de sa génération, Laurence Olivier a du mal à supporter
le traitement de faveurs, associé aux techniques de jeu de Marilyn.
Pour lui, ses retards chroniques et sa dépendance vis-à-vis
de Paula Strasberg ne sont que les manifestations flagrantes du manque
de professionnalisme d'une star trop choyée. Malgré une bonne
presse et les éloges royaux, The Prince
and the Showgirl est un film lourd, résultat d'une
erreur de calcul. De plus, la mayonnaise ne prend pas entre les deux acteurs
et cela saute aux yeux.
De retour aux Etats-Unis, Marilyn découvre que son mari est la cible de la chasse aux sorcières anti-communistes. Il est qualifié de traître à son pays. Marilyn le soutient car elle est sûre que ses accusations sont fausses et qu'on attaque à tort un authentique artiste.
Le 1er août 1957, l'équilibre
mental de Marilyn bascule. Elle a fait une fausse couche et est persuadée
que des années
d'imprudence on fait qu'elle ne peut plus avoir d'enfants. Elle est obsédée
par la folie de sa mère et sombre toujours plus profond dans des
dépressions qu'elle contrôle de moins en moins. Elle a besoin
de s'évader, ce qu'elle fait dans une comédie de Billy Wilder,
Some like it hot (Certains
l'aiment chaud, 1959). Au départ, Marilyn ne veut pas jouer dans ce film
mais elle se résigne car les Miller ont besoin d'argent. Constamment
en retard, elle ne connaît pas son texte ; on doit lui écrire
ses répliques sur des cartons disposés autour du plateau.
Elle est troublée par des problèmes de poids et de fatigues
chroniques. Elle devient accro aux somnifères mais ce que la plupart
ignore c'est que Marilyn est de nouveau enceinte. Après le tournage,
elle fait une nouvelle fausse couche.
Malgré les difficultés rencontrées pour faire le film, Some like it hot sera le plus grand succès de Marilyn. Pour les studios, Marilyn représente toujours une source de revenu, pour le public, c'est toujours une star mais comme toutes les étoiles, elle est en train de se consumer...
Pour Monroe, la suite après l'immense succès de Some like it hot, vient avec une comédie au ton original Let's make love (Le milliardaire, 1960). En 1960, la cassure entre l'image si provocante de Marilyn au cinéma et le tourment de sa vie privée saute aux yeux. Elle s'épaissit et vieillit bien trop vite pour ses trente-trois ans. Son comportement autodestructeur fait qu'elle parait souvent absente et déconnectée des autres comédiens. Les rumeurs d'une liaison très sérieuse avec Yves Montand, son partenaire dans le film, commence à circuler. Tout comme son état mental si fragile, son mariage avec Arthur Miller part en morceaux.
Suit The Misfits (Les désaxés, 1961).
Ecrit par Arthur Miller pour sa femme, c'est un film noir, l'histoire de
cow-boys des temps modernes qui se battent pour conserver leurs identités.
Tourné à Reno dans le Nevada et réalisé par
John Huston, The Misfits a
une distribution de rêves avec Clark Gable, Montgomery Clift et Eli
Wallach autour de Marilyn Monroe. Arthur Miller a écrit une sorte
de poème d'amour à Marilyn...
Le
ton noir du film semble bien refléter l'ambiance du tournage. Les
délais coûteux et les extravagances de Marilyn mettent tout
le monde à cran. Elle s'appuie toujours sur les médicaments
pour tenir la journée. Montgomery Clift est dans le même cas.
Mais il y a surtout les retard désormais légendaire de la
fragile actrice et sa dépendance quasi pathologique envers Paula
Strasberg qui conduisent Clark Gable à dire que ce comportement
va lui donner une crise cardiaque. Par malheur, trois semaines après
la fin du tournage, Clark Gable, le héros d'enfance de Marilyn,
meurt effectivement d'une crise cardiaque. Marilyn se sent très
coupable vis-à-vis de Clark : sur le tournage, comme il était
à bout de patience, il a fini par faire ses cascades lui-même
et ça a dû aggraver son état. Marilyn appelle Kay Gable
pour lui faire part de son chagrin et lui dire qu'elle se sent coupable.
Pour elle, c'est son manque de professionnalisme qui a causé la
mort de Clark Gable. Kay lui répond que Clark ne sait jamais plaint de
cela.
The Misfits sera le dernier chapitre de Marilyn et d'Arthur
Miller. A leur retour à New York, c'est le divorce et en dépit
d'une bonne critique, le film ne fait pas beaucoup d'entrées. Avec
sa vie privée et sa carrière en lambeaux, Marilyn ne sait
plus à quoi se raccrocher.
Elle
sombre de plus en plus profondément dans la spirale de la dépression
et des drogues. Lorsqu'elle entre en traitement dans la clinique psychiatrique
Payne Whitney à New York en 1961, la plus grande peur de Marilyn
prend corps : elle suit le même chemin que sa mère. C'est
lorsqu'elle a le plus besoin de lui que Joe DiMaggio réapparaît
dans la vie de Marilyn pour l'aider à traverser sa crise mais alors
qu'elle se remet, ses vieilles tendances à l'autodestruction reprennent
le dessus. Toujours à la recherche de l'attention, de la reconnaissance
des puissants, elle commence à fréquenter Frank Sinatra et
les membres de son fameux Rat Pack. Elle entame aussi une relation passionnée
et très secrète avec le président John Kennedy. Ils
se sont rencontrés chez le comédien Peter Lawford, le beau-frère
du président.
Convaincue
d'être assez remise pour reprendre le travail, elle retourne à
la Fox pour jouer dans un remake de My favorite
wife (Mon épouse favorite, 1940), une vieille comédie
avec Cary Grant et Irene Dunne. Rebaptisé
Something's got to give (1962), c'est l'histoire d'une femme qui
se bat pour renouer avec sa famille, cinq ans après avoir disparu
en mer. On sait que Marilyn excelle dans ce genre de films. Pendant les
essais de coiffure et de maquillage, elle a l'air en forme, heureuse et
encline au travail. Malheureusement, ce n'est qu'une illusion.
Dans un élan très controversé qui fait grand bruit, Marilyn accepte de tourner sa première scène nue à l'écran. Fière d'avoir perdu près de sept kilos pour le film, elle s'ébat audacieusement devant la caméra. Depuis les photos du calendrier, Monroe n'avait jamais exploité aussi habillement sa nudité pour attirer les regards et la gloire. Même si elle doit parfois accepter la contrainte d'un string couleur chair, elle s'amuse et plaisante avec coquetterie comme pour célébrer son statut retrouvé de véritable sex-symbol d'Hollywood. Mais les efforts désespérés de Marilyn pour être heureuse ne donnent rien. Sous le regard paternel de Georges Cukor qui l'avait dirigé dans Let's make love, Marilyn oublie souvent son texte, elle semble nerveuse et très perturbée. Au fil du tournage, ses partenaires découvrent une Marilyn distraite qui a du mal à se concentrer. Durant les premières semaines, on la voit à peine sur le plateau. Souvent, Georges Cukor est obligé de tourner ses scènes sans elle, allant même jusqu'à lire le texte de Marilyn hors champ à Dean Martin pour lui donner la réplique. Le film est également très douloureux pour Marilyn à cause de scènes où on lui demande de jouer avec des enfants, elle qui n'a pu en avoir...
Le
19 mai 1962, Marilyn quitte brusquement le tournage et s'envole pour New
York.
Elle a décidé d'être là-bas à temps
pour l'anniversaire de John Kennedy. En plus de son retard, pour se donner
du courage devant 50 000 personnes, elle a bu du champagne et elle est
bien éméchée quand elle chante pour le président.
Une fois de plus, Marilyn fait les gros titres et sème la pagaille.
Lorsqu'elle retourne à Hollywood sur le tournage le jour de son
propre anniversaire, les producteurs ne sont pas d'humeur à fêter
quoi que se soit. La Fox en a soupé des caprices de Marilyn. Sur
trente jours de tournage, on ne l'a vu que treize fois et les quelques
rushs disponibles sont inutilisables. Les producteurs de la Fox décident
d'interrompre le film, Marilyn est mise à la porte et les prises,
jamais montées, sont consignés dans les caves du studio.
Marilyn vit seule et elle n'a que trente-six ans. Pourtant, elle essaye de faire face à l'humiliation avec courage mais elle a une fois de plus recourt aux médicaments. Dans les semaines qui suivent l'abandon du film et son bannissement des studios qui ont été son foyer pendant quinze ans, Marilyn passe une multitude de coups de fils affolés à ses amis, ses amants et tous ceux qui veulent bien l'écouter. Pendant un temps, on a l'impression qu'elle va s'en sortir, elle est encore jeune, séduisante et elle est toujours Marilyn mais le 5 août 1962, sa gouvernante, Eunice Murray, trouve la grande star morte. Elle est couchée à plat ventre sur son lit, des médicaments à ses côtés et le téléphone à la main, victime d'un suicide accidentel. Presque instantanément les circonstances troubles de la mort de Marilyn font la une des journaux du monde entier. Aussitôt les rumeurs d'une mise en scène impliquant les Kennedy et la pègre éclatent. Marilyn Monroe est morte, le mythe de Marilyn est né...
Comme pour empêcher Hollywood d'exploiter Marilyn encore une fois, Joe DiMaggio n'autorise que les plus proches amis et connaissances de Marilyn à se rendre aux obsèques qui ont lieu à Los Angeles, dans le Westwood Cemetery. La rumeur circule que DiMaggio, toujours amoureux de Marilyn, avait prévu de se remarier avec elle. Pendant des années, il fleurira la tombe de Marilyn et refusera toujours d'écrire un livre sur elle malgré les sommes astronomiques qu'on lui propose. Il aimait Marilyn dans la vie et la respectait dans la mort...
Dans la mort, Marilyn Monroe a conservé son aura de superstar. Le sex-symbol vieillissant est devenue une Déesse sans âge. Ses cheveux blond platine forment son auréole, son visage sensuel, une icône. Pour Norma Jean Baker, l'orpheline en mal de célébrité, la vie aura été un passage tortueux fait de promesses brisées et de réalités amères mais pour Marilyn Monroe, l'étoile incandescente qui a enflammé l'écran, les rêves sont devenus réalité. Elle a rejoint les rangs si clairsemés des immortels et sa tragique vulnérabilité, son innocence volé à l'enfance, survivent à la dure épreuve du temps...