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CLARK GABLE, LA LEGENDE

D'après l'ouvrage de Gabe Essœ "Clark Gable"

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Le « roi » d'Hollywood

Un matin de 1938, alors qu'il désire pénétrer sur son lieu de travail, les studios de la Metro-Goldwyn-Mayer, l'acteur Spencer Tracy, ayant déjà à cette époque près d'une quarantaine de films à son actif, est stoppé dans son élan par une horde de fans entourant la voiture de Clark Gable. Entre demande d'autographes et de photos auprès de ce dernier, non seulement l'entrée des studios est inaccessible mais, en outre, la présence de Tracy n'est pas remarqué, ou si peu que cela ne vaut pas la peine d'en parler. Visiblement agacé mais faisant preuve d'humour, il se lève dans sa décapotable et s'incline : "Vive le roi ! Et maintenant, pour l'amour du ciel, entrons et au travail."

Cet épisode quelque peu comique fait rapidement le tour des studios. Quelques jours plus tard, un pseudo couronnement de Clark, officié par Spencer Tracy avec une couronne de laiton récupérée aux accessoires, est organisé dans les bureaux de la MGM. 

Cette cérémonie est vite oubliée, les photos étant ridicules, la couronne trop petite. Cependant, elle aura eu au moins le mérite de parvenir jusqu'aux oreilles d'Ed Sullivan, collaborateur de divers journaux. Germe alors dans l'esprit de celui-ci l'idée ingénieuse de proposer aux lecteurs de tout le pays un vaste sondage pour élire un roi et une reine du cinéma. Le projet semble insensé car, en pleine période de l'âge d'or, Hollywood regorge de vedettes. Comme prétendant au titre du roi, on peut aisément penser à Fred Astaire, John et Lionel Barrymore, Douglas Fairbanks Jr., Humphrey Bogart, Wallace Beery, James Cagney, Spencer Tracy, Gary Cooper, John Wayne ou encore Errol Flynn... Chez les reines potentielles, le choix apparaît tout aussi délicat entre des actrices telles que Bette Davis, Greta Garbo, Claudette Colbert, Marlène Dietrich ou Katherine Hepburn...

Pourtant, l'absurdité même de pareille élection suscite un intérêt vif de la part du public qui se prend au jeu. Qui aura l'honneur de ressortir grand vainqueur ? A une écrasante majorité, Clark Gable et Myrna Loy, l'une de ses partenaires, sont proclamés respectivement roi et reine d'Hollywood. Ed Sullivan organise une cérémonie de couronnement et intronise officiellement le couple. 

D'abord flatté, Clark déchantera par la suite. Cette histoire au premier abord drôle et agréable le poursuivra sa vie durant, sachant qu'elle débuta en 1938 et qu'il mourut en 1960, il se vit plus du tiers de sa vie élevé sur un piédestal qui n'a jamais compris : "Toute cette histoire de roi, c'est du bidon. Je mange, je bois, je prends mon bain comme tout le monde. Et aucune lumière intérieure n'a jamais brillé en moi pour me conduire au firmament de la gloire. Je suis un brave gars de l'Ohio qui a eu de la chance. Celle de m'être trouvé au bon endroit quand il le fallait et d'avoir été aidé par des tas de types épatants. C'est tout !"

Entre cinéma et vie privée : son image de marque

Plus de trente ans après leur couronnement, Myrna Loy est tombée bel et bien dans l'oubli depuis longtemps tandis qu'à l'inverse, Clark, lui, demeure et règne toujours avec la sixième reprise de « Gone with the wind », véritable triomphe posthume. Cette nouvelle projection confirme une fois encore l'immense succès populaire de ce film jamais égalé depuis et relance un certain engouement envers Clark ; engouement qui gagne les universités, suscitant de nombreuses rétrospectives de ses films. Les bouts de pellicules et autres souvenirs à son effigie voient leur valeur décuplé... Ses films sont diffusés à la télévision et la Metro produit pour ce média un documentaire sur la vie de celui qui fut l'une de leur plus grande star pendant pas moins d'un quart de siècle. 

L'image que la MGM impose si habilement dans le documentaire est, en grande majorité, la même que celle crée dans les années trente, celle-là même qui valut à Clark, son titre de "roi du cinéma".

Associé aux femmes les plus convoitées, intelligentes et libres de son époque (Jean Harlow, Joan Crawford, Claudette Colbert, Norma Shearer, Myrna Loy...), chacune d'entre elles badinent avec Clark ou s'éprennent de lui à l'écran. Le plus souvent, il sait leur résister et les quitter pour se remettre au travail et si elles s'insurgent, il les dompte de main de maître. Pour les spectatrices aux yeux de qui les stars féminines représentent tout ce qui est possible en matière d'émancipation de la femme, Clark est l'ultime réconfort. Car, même si l'on arrive peu à peu à l'égalité des sexes, elles ne déchoient en rien en sacrifiant à la tradition face à lui. Et la Metro fait justement de Clark le symbole de la virilité triomphante. Il est capable de déjouer les ambitions féminines et de rétablir l'ordre naturel et séculaire des choses entre l'homme et la femme.

Tout en se conformant à l'image de marque que la Metro lui  a "fabriqué", Clark, dont la personnalité commence à s'affirmer sérieusement durant et surtout après son second mariage, se rend compte que le personnage qu'il incarne à l'écran est de plus en plus le reflet de la réalité. Le public, lui aussi, comprend que Clark n'est pas seulement un hussard de boudoir à qui aucune femme ne résiste. C'est ainsi que son goût pour les grands espaces sauvages devient évident. Une image plus complète de Clark Gable se dessine. 

Il se taille bientôt la réputation de l'homme le plus viril qui se soit jamais imposé à l'écran, dans les bagarres comme en amour. Il éveille immédiatement le désir des femmes qui reconnaissent dans son comportement le héros vigoureux de leurs rêveries romantiques. Et tout en espérant vaguement être confrontées un jour à cette irrésistible rudesse, elles redoutent l'épreuve de la réalité, craignant de se brûler les ailes à un tel volcan. Pourtant, contrairement aux grands séducteurs qui l'avaient précédé, Clark se lie facilement d'amitié avec les autres hommes qui l'admirent pour sa popularité, son appétit de vivre et l'imitent dans sa recherche des plaisirs.

Clark est un homme d'aventures, rusé et réaliste, une sorte de vagabond dont les seules attaches se trouvent en lui-même. Il est en tout lieu à son aise : dans les champs pétrolifères comme dans les rues d'une grande ville, à cheval ou dans les méandres étouffants de quelque jungle, et ce, dans n'importe quel contexte historique. Il interprète presque toujours le "self-made man" ; avec tout le mépris que ce genre de rôle implique envers celui qui doit sa fortune à un héritage ou qui n'est pas animé par la même soif de vivre que lui.

Physiquement, il s'impose dans la plupart de ces films ; qu'il croise le fer sur le pont du Bounty ou qu'il s'oppose à Spencer Tracy dans San Francisco, qu'il renverse une carafe d'eau glacée sur la tête de son directeur dans The Hucksters ou qu'il affronte une meute de gorilles dans Mogambo. Lorsque, dans It Happened One Night, Clark, enlevant sa chemise, apparaît torse nu, il révolutionne une vieille habitude masculine : du jour au lendemain, les Américains cessent de porter des maillots sous leur chemise. 
Et sa célèbre réplique dans Gone with the wind : "Frankly, my dear, I don't give a damn" (traduisible par : "Pour être franc, ma chère, je m'en contrefous."), suffit à introduire l'argot au cinéma...

Plusieurs décennies se sont écoulées, les temps ont changés, le titre de "roi d'Hollywood" décerné à Clark Gable à une époque maintenant révolue s'est "effrité" avec les années mais son nom reste gravé dans la mémoire collective ; le cinéma ne l'a jamais oublié, ses contemporains le reconnaissent à sa juste valeur... Ainsi, à une vente aux enchères organisée en décembre 1996, le brillant et incontournable cinéaste qu'est Steven Spielberg racheta, pour un montant de 607 500 dollars, l'oscar remporté par Clark pour It Happened One Night (1934) et le rendit à l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences en déclarant ceci : " The Oscar statuette is the most personal recognition of good work our industry can ever bestow, and it strikes me as a sad sign of our times that this icon could be confused with a commercial treasure."

Gone with the wind (dont le script personnel de Clark fut également racheté par Spielberg, au prix de 220 000 dollars, pour sa collection privée) dans lequel Clark réalise sa plus remarque performance d'acteur est régulièrement rediffusé et conquière à chaque fois de nouveaux adeptes.

Et c'est cela, cette faculté d'attirer les faveurs le public du monde entier et d'avoir toujours su les attirer qui confère à Clark Gable son statut de star ; une star à part entière devenue légende grâce aux vertus du temps qui passe invariablement...

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